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Dans la continuité des précédentes journées GESS, l’édition de 2023 à Toulouse est une invitation à présenter et débattre des travaux de recherche en Gestion des Entreprises Sociales et Solidaires.

Ces 10èmes journées se proposent de questionner les cadres conceptuels et les pratiques autour de l’hybridation des Organisations de l’ESS (OESS).

Les OESS, archétypes d’organisations hybrides (Battilana et Dorado, 2010 ; Battilana et Lee 2014 ; Château-Terrisse, 2012 ; Spear, 2011), parviennent à répondre à des enjeux sociaux tout en étant économiquement viables (Battilana et Lee, 2014 ; Pache et Santos, 2013).

La double question qui se pose alors est celle de l’évolution des OESS, encastrées dans différents mondes et différentes logiques pouvant être complémentaires mais aussi contradictoires et celle de la gestion des contradictions, paradoxes et tensions qui en résultent (Maignan et al, 2018).

Qu’elles soient associations, mutuelles, coopératives ou entreprises sociales, elles interrogent sur leur caractère innovant et alternatif en matière de fonctionnement organisationnel (Bodet et Lamarche, 2020) et leur capacité à renouveler les pratiques institutionnalisées (Peton, 2011). La capacité des organisations de l’ESS à créer des passerelles entre sphère privée et publique, économique et sociale et à hybrider des ressources de natures différentes, en fait un terreau propice au développement de l’innovation sociale.

La littérature souligne que les organisations hybrides peuvent connaître diverses évolutions : la domination de la logique la plus solidement couplée et donc la sortie de l’hybridité (Kent et Dacin, 2013), le maintien de l’hybridité via le développement de structures et modes de management spécifiques (Battilana et Dorado, 2010) ou alors le développement d’une stratégie alternative consistant non pas à maintenir l’hybridité mais à s’en défaire (Boudès, 2018).

En ce qui concerne les thématiques à aborder dans le cadre de cette problématique, la liste ci-dessous en donne quelques exemples, sans être bien sûr exhaustive :

  • les organisations hybrides porteuses d’alternatives face aux pratiques institutionnalisées ;
  • le pluralisme institutionnel du champ des organisations hybrides et le pluralisme des valeurs ;
  • la capacité des organisations hybrides à modifier le champ dans lequel elles s’insèrent ;
  • les écosystèmes des organisations hybrides et les liens avec les organisations publiques et/ou marchandes ;
  • les différents statuts permettant d’internaliser l’hybridation des organisations et le degré d’hybridation analysé ;
  • les innovations de modèles économiques en adéquation avec les finalités de l’organisation hybride ;
  • le management dans les organisations hybrides : la place des client·e·s ou bénéficiaires, la place des salarié·e·s ; la démocratie en action, les pratiques sociocratiques ou dialogiques ;
  • les dispositifs de gestion des OESS, l’évaluation et la mesure des valeurs et performances des organisations hybrides ;
  • les liens entre l'organisation hybride et le débat sur la refondation de l'entreprise (Segrestin, Hatchuel, Levillain, Loi Pacte, etc.) ;
  • l’entrepreneuriat hybride, social ou collectif ;
  • les méthodologies permettant de rendre compte de l’hybridation, les méthodologies hybrides de co-construction de connaissances entre chercheur·e·s et acteur·rice·s ou les méthodologies permettant d’étudier avec des étudiants des organisation hybrides (études de cas pédagogiques) ;
  • les théories permettant de rendre compte de l’hybridation et de l’intégration de plusieurs logiques ou valeurs ;
  • l’apport des sciences politiques, économiques et sociologiques à la compréhension de l’hybridation et du changement social positif.

 

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